Vers la création d’un institut algérien de formation religieuse dans un pays du Sahel
L’Algérie œuvre à transmettre son expérience en matière de lutte contre l’extrémisme et le radicalisme à travers la création d’un institut de formation religieuse dans un pays du Sahel africain, a déclaré le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmahdi.
« Dans sa démarche visant à transmettre son expérience en matière de formation et d’orientation religieuse et en vue de faire répandre la pensée modérée, l’Algérie œuvre à créer un institut spécialisé dans la formation des imams et des étudiants dans un pays du Sahel africain », a précisé M. Belmahdi dans un entretien accordé à l’APS, indiquant que la pandémie du coronavirus a retardé la réalisation de ce projet.
« La réception en novembre de l’Institut national de formation spécialisée des personnels relevant des affaires religieuses dans la ville de Ain- Madhi (70 km au nord-ouest de Laghouat) s’inscrit dans le cadre de la démarche d’encouragement du tourisme religieux », a-t-il dit, ajoutant que cet institut assure la formation aux étudiants africains, notamment les adeptes de la Tarika Tidjania du Sénégal et autres pays d’Afrique où cette dernière est fortement répandue.
La réalisation de cet édifice scientifique vise à atteindre « la notion de la diplomatie religieuse », en veillant à la formation des imams des différents pays africains, a-t-il précisé.
Outre les écoles coraniques et les zaouïas, les instituts religieux spécialisés d’Algérie accueillent pas moins de 500 disciples issus de 15 pays d’Asie, d’Asie de l’est, d’Europe et d’Afrique qui représentent le plus grand nombre des étudiants qui suivent leurs études actuellement en Algérie, a-t-il fait savoir.
La feuille de route du secteur inscrite au plan d’action du gouvernement pour l’exercice 2021 prévoit essentiellement d’encourager le tourisme religieux pour en faire un lien spirituel avec les peuples d’Afrique et le reste du monde, a rappelé le ministre.
A cet égard, a-t-il dit, « la coordination avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a été initiée à travers une convention commune pour renforcer et coordonner le travail afin de trouver des cadres de concertation et d’échange d’opinions et d’expériences pour valoriser cet aspect, qui est invoqué comme l’un des principaux piliers de la croissance socio-économique du pays ».
Et d’ajouter que « l’un des mécanismes de mise en œuvre de l’axe d’encouragement du tourisme religieux est le travail qui est en cours pour recenser les sites et monuments religieux pour œuvrer à leur redynamisation et à leur revitalisation, avec la conception de leurs propres circuits touristiques, et l’élaboration d’un fichier national ».
M. Belmahdi a estimé que: « Djamaa El Djazair, après sa réception, en tant qu’édifice religieux et architectural distingué, en plus des mosquées pôles et des mosquées archéologiques historiques en Algérie, seront tous une destination touristique qui doit être mieux exploitée à l’avenir, pour contribuer en 2022 à la réalisation du saut économique prometteur, comme préconisé par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».
Par ailleurs, le ministre a indiqué que le Centre de recherche et d’études religieuses spécialisées, plus connu sous l’appellation de « Centre algérien de modération et de juste-milieu » dans les projets que le ministère avait annoncés auparavant, a « atteint un stade avancé de la planification préliminaire, et soumis en tant que texte au secrétariat du gouvernement, en attendant son adoption ».
Il a ajouté que « le projet en tant qu’idée existe toujours, mais compte tenu des structures intégrées de Djamaa El Djazair, dont le Centre spécialisé des sciences et civilisations religieuses, il est probable que l’idée du Centre d’Alger pour la modération et le juste-milieu ne sera pas maintenue, afin de ne pas diviser les structures, les efforts et les résultats souhaités ».