Mais ou sont donc passés les partis politiques ?
Seul signe d’activités ces derniers temps après une longue hibernation, voire une absence totale du paysage politique, le mouvement de dissidence dit coordination nationale de « redressement » pour barrer la route au président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd à briguer un 3ème mandat, si toutefois ont peut le considérer comme un évènement.
Aussi minuscule soit-il et qui n’a jamais eu d’impact sur la société, le parti El Moustakbel et le manque de charisme de son président, subit une implosion qui il faut le dire, a mis du temps à se dessiner au vu du faible poids qu’il a eu sur le paysage politique algérien. Un accident de parcours aura fait que durant les dernières élections municipales, il a pu glaner à la grande surprise, des sièges dans certaines APC. Cet état de fait a été rendu possible face à la déchéance des autres formations politiques avec un FLN honni par tous, son clone le RND perdu après les déboires de ses responsables et un FFS qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis la disparition de son charismatique et historique président Feu Hocine Ait Ahmed. De son coté, le parti des travailleurs a été englouti avec sa présidente aux 7 mandats et qui semble avoir renié dès ses premiers mandats, les principes fondateurs de son parti le PT. Que dire des partis classés dans la catégorie islamiste qui ont ou émerger pour rappel lors de l’adoption par les députés le projet de loi sur les partis politiques, empêchant le retour sur la scène politique du parti dissous avec à l’époque, la disposition politique phare de ce projet qui concernait l’interdiction à toutes les personnes impliquées dans les actes de terrorisme durant les années 90 de créer un parti politique ou même d’en être un simple membre. Cette situation avait permis l’apparition de partis politique comme le MSP, NAHDA, El Islah et d’autres encore, tous actuellement absent de la scène politique algérienne.
Il faut dire que l’action gouvernementale qui exécute le programme du président de la République avec sa feuille de route contenue dans 54 engagements, n’a laissé aucune place à l’activité partisane et aux formations politiques embourbées dans leurs luttes intestines.
La désolation du paysage politique devient flagrante et inquiétante si on venait à prendre en exemple, l’une des plus importantes wilayas du pays, Oran en l’occurrence, la Capitale de l’ouest est dépourvue de toute activité politique, des élus communaux et de wilaya sans envergure frappés d’un analphabétisme politique flagrant et qui ont pu siéger uniquement grâce aux réseaux sociaux et une démission de la société. La situation durant ce mandat de la commune d’Oran et des 25 autres communes de la wilaya, le confirme tous les jours au point ou les habitants de la wilaya forte de ses 2 millions d’habitants ne connaissent même pas leurs élus contrairement à un passé récent, ou l’on sentait tout de même un semblant d’activité.
Les études sociologiques ont montré que l’une des principales fonctions des partis est d’assurer la participation des citoyens au champ politique dans des formes légales, et cette participation est une construction historique qui s’est dessinée dans la durée dans les pays démocratiques.
De ces mêmes études, il ressort que la fonction d’un parti, comme organe de médiation entre l’État et la société et comme cadre légal d’expression des divergences, est d’intégrer les demandes des populations au système politique afin de pacifier le rapport entre celles-ci et l’État. Lorsque ces demandes sont satisfaites, les populations ont le sentiment de participer à la vie institutionnelle par l’intermédiaire d’élus représentatifs.
Compte tenu de la situation actuelle, il y a lieu de croire que les partis n’ont pas joué leur rôle, ces partis politiques ont tout simplement raté leur intégration dans le champ politique.
Zitouni Mustapha