LA PECHE A OUTRANCE SE POURSUIT A ORAN: Malgré le Zonning, 2.100 pêcheurs activent aux alentours des îles Habibas

Selon une étude, pas moins de 2.100 pêcheurs exercent leurs activités dans un périmètre proche des îles Habibas (Oran), indique la Direction locale de l’environnement. Malgré le classement des îles Habibas comme Aire Spécialement Protégée d’Importance Méditerranéenne (ASPIM) depuis 2005, et national comme zone protégée en 2003, les textes de lois définissant les modalités de protection n’ont pas encore été établies, a  déploré la directrice de l’environnement Samira Dahou. Notons que cette étude ne fait état que des  professionnels et cela à l’instar des plaisanciers pêcheur, qui sont les plus nuisible à  pratiqué la pêche régulièrement aux alentours des îles Habibas, considérées comme zone protégée et donc interdite aux activités de pêche. De son évidence, les zones côtières concentrent de nombreuses ressources et opportunités, elles sont aussi exposées aux pollutions, nuisances et autres dégradations résultant du développement de multiples activités économiques. Les fortes interactions qui existent entre ces activités et l’environnement côtier impliquent un aménagement rationnel et respectueux qui réussisse à concilier les domaines économiques et écologiques, conciliation passant parfois nécessairement par la protection impérative d’espaces sensibles. Géostratégiquement, les îles Habibas se situent dans la wilaya (département) d’Oran, limitrophe de celle d’Ain Témouchent. Deux voies principales mènent aux plages et ports d’embarquement les plus proches (plages de Madagh I et II, cap Blanc et port de Bou Zedjar). La première longe la côte à partir d’Oran vers Mers El Kébir, les Andalouses et cap Blanc. La seconde se dirige vers Ain Témouchent en passant à proximité de la sebkha d’Oran (résurgence saline de quelques milliers d’ha impropres à l’agriculture), avant de bifurquer vers la mer au village d’El Amria, à environ 40 km du chef-lieu de wilaya. La question de la protection de cette zone, a-t-elle souligné, se pose ainsi de manière accrue, surtout que le plan de gestion des îles demeure inexistant, de même que le balisage qui définit les limites de la zone permise et de la zone interdite à la pêche. La Direction de l’environnement a récemment participé à une visioconférence avec le ministère de l’Environnement où tous ces problèmes ont été posées, a fait savoir la même responsable, estimant que le classement des îles par arrêté de wilaya et la promulgation de texte d’application de la loi relative au classement des aires marines protégées promulguée en 2011, devra permettre d’élaborer un plan de gestion et résoudre ces problèmes. Le zonning des îles permettra de poser un balisage, limites claires que les pêcheurs seront obligés de respecter, a-t-elle déclaré. D’autres questions se posent avec stridence, notamment sur les prétendus gestionnaires et collaborateur. Qui sont les acteurs de la protection du littoral et les limites de leur pouvoir, afin de mettre en lumière le décalage entre le discours des sphères politiques et la gestion effective par les acteurs locaux. Relevabnt également qu’une forte demande est formulée chaque année pour la visite des îles Habibas. Malheureusement, l’accès y est interdit au grand public. Seuls, quelques privilégiés ont le droit d’y aller. Notre ministre devrait se poser la question de savoir comment ce site idyllique et enchanteur, qui pourrait drainer scientifiques et ornithologues. Un schéma de gestion, rédigé entre 2005 et 2007 par des experts nationaux et internationaux, dans le cadre de la collaboration algéro-française pour l’aménagement du littoral algérien, pour lequel une enveloppe de 3 millions d’euros fut débloquée, en 2008, par le Fond français pour l’environnement mondial (FFEM) et le ministère de l’Environnement, 1,2 million d’euros furent attribués à la gestion des îles Habibas. Ce schéma donne des directives pour une exploitation optimale de l’archipel, à savoir : droit à l’accès en respectant certaines règles, interdiction de pêcher, de bivouaquer, définition de sentiers de circulation réglementée sur l’archipel, protection des sites de nidification d’espèces rares et fragiles d’oiseaux…  Des aménagements sont également prévus pour l’accueil du grand public et des scientifiques, ainsi que des locaux pour les éco-gardes du Commissariat national du littoral (CNL). Dix années plus tard, rien n’a été fait. Pis encore, les bailleurs de fonds, revenus faire un point de situation avec les gestionnaires de l’archipel, sont rentrés déçus et ont gelé leur collaboration.

 Hadj Hamdouche

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