Introduction de nouvelles espèces floristiques: le paulownia à travers 3 wilayas dès octobre
Une opération de plantation d’une nouvelle espèce floristique, le paulownia sera lancée dès octobre prochain, sur des parcelles, dans trois wilayas, a indiqué à l’APS, une responsable à la Direction générale des forêts (DGF).
Il s’agit des wilayas de Tipasa, Sétif et Djelfa, trois zones aux caractéristiques climatiques distinctes, minutieusement choisies pour observer l’évolution et l’acclimatation de cette espèce, a précisé Mme Sabrina Rachedi, sous directrice du reboisement et des pépinières à la DGF, détaillant que la plantation du paulownia débutera juste après la tombée des premières pluies qui permettront d’humidifier le sol et faciliteront l’adaptation de jeunes plants en dormance.
Le paulownia, une espèce dite »invasive », caractérisée par une croissance rapide, peut atteindre jusqu’à 7 mètres de haut, à seulement trois ans, et culmine à maturité entre 10 et 20 mètres, et est capable de supporter des degrés de chaleur allant jusqu’à 50 degrés, relève la même responsable.
Elle ajoute que l’introduction de nouvelles espèces n’intervient pas de manière »aléatoire », mais elle est précédée par une étude minutieuse et des essais et la plantation de l’essence est menée sur des petites surfaces, »à la lisière des forêts, dans les endroits où il y a des poches vides ou encore des maquis dégradés ».
»La préservation de la qualité génétique autochtone de la forêt algérienne demeure la mission principale du secteur des forêts », assure-t-elle.
Le paulownia est apprécié pour son bois, et est utilisé pour stabiliser les sols, fournir le fourrage, outre l’exploitation de ses feuilles et fibres dans le domaine médicinale, et l’industrie cosmétiques et textiles, a fait savoir la responsable.
Elle avance dans ce sillage deux expériences de plantation de paulownia, lancées en Algérie, avant la décision d’introduction de cette essence.
»Une première expérience concluante de plantation de paulownia a été menée dans une exploitation de statut privé à Chéraga depuis 2019, et là, on a atteint l’étape de la première coupe, qui permet à cette espèce de pousser en hauteur et en diamètre », souligne-t-elle.
Aussi, une expérience »très réussie » de multiplication du paulownia in vitro, a été menée par un laboratoire à Blida, ajoute Mme Rachedi.
Le moringa à Timimoun et l’arganier à Chlef
Toujours en termes des expériences concluantes d’introduction de nouvelles espèces, la sous directrice du reboisement et des pépinières, a cité également le moringa, un petit arbre de 10 mètres maximum, résistant à la sécheresse et capable de se développer aussi bien sur des sols riches que pauvres et dont la valeur nutritive de ses feuilles a été prouvée scientifiquement, et son apport économique est mis en avant à l’échelle mondiale.
»Avant l’introduction du moringa, des tests sur cette essence ont été menés à l’arboretum du Merdja, à Blida et sur la base des résultats, la plantation de cet arbre a été validée », note Mme Rachedi.
Le moringa a été planté sur des parcelles au Sud, à Ghardaia, Illizi, Tindouf, Adrar Timmimoun et a donné »de bons résultats d’acclimatation aux conditions les plus rudes ».
Dans le même sillage, la responsable a rappelé le programme de développement de la culture de l’arganier, affirmant que des résultats »probants » ont été constatés à Mostaganem et Chlef notamment.
»Nous oeuvrons à assurer les conditions adéquates pour réussir le reboisement de cet arbre endémique. On travaille sur la qualité de l’huile et s’assurer qu’elle sera de la même bonne qualité que celles des aires d’origines, à Tindouf, Adrar et Timimoun », souligne-t-elle.
S’agissant du développement des espèces rustiques, Mme Rachedi a évoqué le programme de développement de ces espèces, chapeauté par la DGF.
« Les espèces rustiques, comme le caroubier, le châtaignier, le chêne vert ou encore le pistachier existent déjà dans le cortège floristique, mais connaissent un intérêt particulier de la part des investisseurs dans divers domaines et nous nous employons à accompagner la demande tout en oeuvrant à préserver la souche originelle de ces espèces », souligne-t-elle.
Selon les données de la DGF, la forêt algérienne est constituée de différentes essences dont, le Pin d’Alep qui représente 67% de la superficie globale des forêts, aux côtés du chêne liège, du cèdre, de eucalyptus, et le pin maritime notamment.