Une émission de télévision suscite la controverse : le ministère de la Communication et l’Autorité de régulation réagissent

Le ministre de la Communication, Dr Mohamed Laagab, s’est réuni aujourd’hui, mercredi 5 juin 2024, avec les directeurs des chaînes de Télévisions et de Radios publiques et privées pour discuter des questions qui concernent le secteur de la Communication en général, en particulier celles liées à la promotion du professionnalisme.

Le ministre a expliqué que la réunion a été convoquée à la lumière de la récente affaire du traitement, par une chaîne de télévision privée, d’une question sociale impliquant un imam et un citoyen, qui a suscité des réactions sur les réseaux sociaux.

Le ministre a souligné que les questions sociales sont des sujets chargés d’émotion qui requièrent professionnalisme et impartialité.

Or, le ministère de la Communication et l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel ont constaté plusieurs violations de la loi, de l’éthique et de la morale professionnelles, notamment l’article 3 de la loi organique sur les médias, qui soumet l’exercice de l’activité médiatique au respect de la dignité humaine, l’article 20 qui prévoit la vérification de l’information et la vérification de sa source, et l’article 35 qui exige le strict respect de l’éthique et de la morale professionnelles.

Le ministre a ajouté que certains programmes de collecte de fonds devaient respecter les dispositions de la loi régissant ce processus, comme l’ordonnance n° 77-3 du 19 février 1977, qui concerne la collecte de fonds.

Le ministre a expliqué que de tels programmes nécessitent, d’une part de vérifier la réalité des besoins sociaux et, d’autre part de prendre en compte l’aspect professionnel.

Le ministre a indiqué que les services du ministère ont reçu de nombreuses plaintes de citoyens concernant des extorsions et des opérations frauduleuses dans le cadre de ces programmes.

Dans l’attente de la publication d’un cahier des charges qui réglementera strictement la pratique de l’activité audiovisuelle, la ministre a donné instruction de cesser la diffusion de ces programmes jusqu’à ce que le cahier des charges soit publié.

L’Autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel s’autosaisit

De son côté, l’Autorité indépendante de régulation de l’audiovisuel a également publié un communiqué au même sujet de l’émission « Khaliha Ala-Rabi », diffusée sur la chaîne privée Ennahar. Le communiqué précise que « sans avoir reçu de plainte, nous avons pris l’initiative d’écouter les parties impliquées dans le cas d’une émission diffusée sur Ennaahar dans laquelle le père d’une enfant a confronté un imam au sujet du processus de collecte de fonds pour le traitement de sa fille.

Autorité de régulation souligne que ladite émission « a suscité la controverse et a abordé une question sociale qui a déclenché un débat houleux sur les médias sociaux, et qui a été qualifiée de trompeuse et ambiguë ». L’Autorité de régulation précise « à l’opinion publique que nous contrôlons toujours et automatiquement les programmes télévisés après leur diffusion et que nous examinons les incidents de violation de notre propre initiative ou sur la base d’une plainte des parties ». Elle informe qu’une « enquête est menée avec soin afin de comprendre tous les aspects de l’affaire et d’examiner les procédures et la prudence nécessaires pour garantir l’application correcte et équitable de la loi, en vue de prendre des décisions institutionnalisées et concluantes sur la base desquelles l’autorité prendra sa décision finale ».

Elle appelle à « faire preuve de retenue lors de la diffusion de témoignages, en garantissant l’égalité et l’impartialité, en offrant aux parties un droit de réponse et de correction, et en évitant d’exploiter la souffrance humaine pour minimiser la valeur et la dignité des individus à des fins de sensationnalisme et de popularité ».

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