TOURISME CULTUREL A ORAN : Porteur des valeurs du vivre ensemble
C’est pourquoi de plus en plus de particuliers, hommes d’affaires et mécènes adhèrent à l’idée qu’investir dans le domaine de l’art et de la culture n’est pas du seul ressort et de l’unique responsabilité de l’Etat mais aussi de tous ceux qui veulent contribuer au progrès de leur pays. Ainsi, Oran offre un modèle unique et une expérience jusque-là singulière dans l’investissement et le mécénat privés dans l’art et la culture. En effet, le mécénat culturel constitue un premier pas vers l’investissement dans le domaine de la culture et des arts. Cela a été réalisé à Oran à travers deux nouveaux théâtres, un espace muséal dédié à la mode, une école de musique et un multiplexe de cinéma… Des établissements financés par des fonds privés. Ainsi et dans le quatrième art, le premier théâtre privé financé à 100% par un particulier a été baptisé «La fourmi» et est opérationnel depuis près de deux ans déjà. Cette nouvelle structure ultramoderne est dotée d’une capacité de 120 places dédiée à cinq volets d’activités artistiques, entre autres, les One man show et les stand-up. La fourmi accueille aussi un club littéraire et un espace-musique pour l’organisation de concerts de chambre et de master classe d’excellence, entre autres, autour du design, du flamenco, de l’écriture de scénario et de danse classique. Un autre projet similaire est en cours, dont les travaux sont très avancés, qui accueillera un grand théâtre privé de 400 sièges et une académie de musique. Dans le domaine de la mode, la maison d’Yves Saint Laurent a été inaugurée pendant les jeux Méditerranéens d’Oran. C’est un espace muséal qui porte le nom du plus célèbre styliste de l’histoire né à Oran. Sa maison natale a été achetée et rénovée par l’homme d’affaires et mécène, ami des artistes, Mohamed Affane propriétaire du théâtre La Fourmi et du deuxième projet qui va accueillir un autre théâtre et une académie de musique. L’espace muséal d’Yves Saint Laurent s’étend sur 300 à 400 m2 dédié à YSL et aux créateurs algériens dans le domaine de la haute couture. On y expose, entre autres, une partie des créations d’Yves Saint Laurent qui ont vu le jour à Oran. «Sur les 200 à 300.000 croquis du créateur disponibles à la fondation Yves-Saint Laurent à Paris, j’ai pu récupérer près de 700 dessins, croquis et modèles de robes. Cela a nécessité un travail d’une année. L’idée est venue du fait que beaucoup de gens ignorent qu’Yves Saint Laurent est Oranais comme moi d’ailleurs. C’est l’Oranais le plus connu dans le monde et le meilleur couturier de la planète. Avoir ce musée à Oran pourrait encourager les jeunes qui s’intéressent à la haute couture», a confié Mohamed Affane à El Moudjahid. «Nous avons un très beau pays qui va obligatoirement vers le tourisme. Les étrangers qui viennent seraient certainement contents de découvrir et visiter sa résidence d’enfance et tout ce qu’il a réalisé à Oran. Il est vraiment dommage que les 18 années de sa vie à Oran soient occultées et que l’on ne parle que de ce qu’il a fait et réalisé en France. D’ailleurs même au musée d’Yves Saint Laurent en France, les créations, croquis et dessins réalisés à Oran n’y sont pas exposées», regrette-t-il. Le cinéma n’est pas en reste de l’intérêt accordé à l’investissement privé dans le domaine des arts. Oran a aussi eu le privilège d’accueillir le premier multiplexe de cinéma en Algérie. Pour les Oranais et les passionnés de septième art dans tout le pays et le monde de la culture, c’est une double joie. En effet, le fait même que cette structure existe est un bel acquis pour le pays et le secteur du cinéma, mais ce qui est davantage réjouissant c’est ce multiplexe aux normes internationales de dernière technologie avec un savoir-faire, un encadrement et des matériaux 100% algériens. Bref l’incarnation pure et simple de la réussite de l’entrepreneuriat et de l’initiative algériens. «Une vraie fierté algérienne» dira Chakib Triki responsable de Gold Vision, la société mère propriétaire de la filiale Ciné-Gold. Ce dernier tient toutefois à souligner le rôle qu’a joué l’Etat dans la réussite et l’aboutissement de ce projet. «C’est grâce à l’aide, à l’accompagnement et à l’encouragement du ministère de la Culture que ce projet a vu le jour.».
RL