RELANCE ECONOMIQUE: L’heure est à la mobilisation
Le processus de mise en œuvre du plan de relance socio-économique est aujourd’hui à une phase qui exige une mobilisation de toutes les énergies et compétences nationales pour mener le pays à bon port. Le défi principal induit de la restructuration du modèle de développement pilotée par le gouvernement, sur la base de stratégies sectorielles, consiste, dans ce sens, à déployer l’action des pouvoirs publics autour de projets ciblés à travers tout le territoire national pour une meilleure répartition du produit de la croissance et pour garantir les conditions d’un développement durable au profit de toutes les régions du territoire national. Dans cette optique, une stratégie industrielle intégrée et globale, en harmonie avec les spécifités de chaque région et les besoins en matière de développement, est à mettre en place. Celle-ci doit prendre en compte l’encouragement des initiatives entrepreneuriales et le soutient à la création de start-up dans les services et filières de sous-traitance. L’expert Abdelhak Lamiri avait plaidé, lors d’une conférence sur le développement économique et social, organisée par le Cnes la nécessité, pour «une industrie de l’expertise qui soit performante». Il avait insisté à ce propos sur le besoin de «changer radicalement le mode de management au niveau des entreprises, mais aussi de l’administration». Selon le même expert, l’intérêt doit être accordé à la qualité de l’éducation et le développement de la recherche-développement, de même qu’il va falloir «consacrer un espace plus significatif au management au sein de l’entreprise car le financement à lui seul ne suffit pas». Abdelhak Lamiri, connu d’ailleurs pour ses critiques franches, dira aussi la nécessité d’un «cadre stratégique durable, global et cohérent ainsi qu’une décentralisation et une gestion par objectifs à tous les nivaux» dans un souci de performance et d’efficience de l’action et pour l’émergence d’une économie du savoir, de l’innovation et de la créativité. Une reconfiguration de toute une politique économique qui ne peut s’opérer en dehors d’une démarche cohérente et d’une approche claire quant aux objectifs à atteindre, à court, moyen et long termes, dans le processus de ré-industrialisation engagé par l’État. Cette nécessité de conduire l’économie nationale dans le cadre d’une stratégie globale recommande, en fait, d’agir dans le cadre d’une vision planifiée. Et c’est dans cet objectif d’ailleurs que la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement a été déclinée en trois phases distinctes. Aussi, cette étape est décisive, voire cruciale, dans le sens où il est question d’opérer des transformations et des rattrapages à tous les niveaux, notamment institutionnel et au niveau des collectivités locales, pour une meilleure synergie dans l’action des pouvoirs publics. Cette orientation dictée par l’impératif qui consiste à gérer en toute efficacité les priorités de développement national tout en les ajustant aux moyens et capacités de l’Etat répond, en fait, à une obligation et non plus à un choix, d’aller vers une refonte du système de fonctionnement de notre économie avec tout ce que cette démarche suppose comme réformes structurelles et adaptations des mentalités aux défis de l’Algérie nouvelle. Une perspective qui devra être bâtie par tous et pour tous et qui doit s’inscrire dans le sillage des enjeux et défis, que le pays est appelé à affronter au cours des prochaines années.