Relance du barrage vert à Dirah: un projet d’envergure pour lutter contre la désertification

La réhabilitation, l’extension et le développement du barrage vert à Dirah au Sud de la wilaya de Bouira, dont les travaux ont été relancés en février dernier, « est un projet d’envergure » visant à lutter contre la désertification et à protéger cette zone steppique qui s’étend sur plus de 95.000 hectares, affirme le chef du projet, Amar Nait Messaoud.

Projet agro-écologique de boisement de la steppe algérienne, le barrage vert destiné notamment à lutter contre la désertification, remonte aux années 1970. Il s’agit de l’un « des plus ambitieux projets réalisés par l’Algérie durant l’ère du défunt président Houari Boumediene », a souligné l’expert forestier, Nait Messaoud, dans une déclaration à l’APS.

Pour la partie prévue sur le territoire de la wilaya de Bouira, elle s’étend sur une superficie de 95.807 ha, et concerne 7 communes, à savoir Sour El Ghozlane, Dirah, Hakimia, Ridane, Maâmoura, Hedjra Zerga, et Taguedit. L’étude de ce projet (réhabilitation du barrage de Dirah) a été réalisée et réceptionnée en 2016 par le Bureau National d’Etudes pour le Développement Rural (BNEDER), selon les détails fournis par le même responsable.

Le projet s’étalera jusqu’à 2027 avec une première tranche des travaux qui est déjà en cours. Il est composé de plusieurs opérations portant, particulièrement, sur la plantation de certaines essences d’arbres dont le Cèdre et l’Eucalyptus, pour fixer et stabiliser le sol, ainsi que sur le gabionnage afin de lutter contre l’érosion et protéger les bassins versants des retenues collinaires de la zone de Dirah (Sud de Bouira), selon M. Nait Messaoud.

Depuis la relance des travaux en février dernier, des arbres « brise-vent » ont été plantés sur plus de 40 km d’une surface globale de 75 Km2. Cette opération a pour objectif de protéger les plantes maraîchères et les oliviers de cette région.

« Des travaux de gabionnage d’un volume de 1.500 m3 ont été aussi réalisés pour protéger le sol et les ouvrages hydrauliques en aval, et afin de lutter contre l’érosion », a-t-il fait savoir

Une enveloppe financière de plus de 93 millions de dinars a été allouée à la réalisation de la première tranche de ce projet de réhabilitation, d’extension et de développement du barrage vert à Dirah, a-t-il rappelé.

Après sa relance, le projet a fait l’objet, fin septembre écoulé, d’une visite technique par une délégation d’experts hongrois qui se sont rendus à Dirah. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la coopération technique entre l’Institut algérien des recherches forestières (INRF) et l’université Sopron (Hongrie).

Le même expert forestier a ajouté, en outre, qu’une partie de ce projet est confiée à la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya, chargée d’ouvrir des pistes agricoles sur une distance de 15 km.  » Cette opération est en phase d’étude », a-t-il souligné.

« Une opération de plantation fruitière devant couvrir une superficie de 70,5 ha est également prévue dans le cadre de ce projet, dont 41 ha ont déjà été réalisés, et les 30 ha restants le seront durant la prochaine campagne qui débutera ce mois d’octobre », a-t-il tenu à préciser.

 

Des solutions pour faire face aux changements climatiques dès les années 1970

 

Avec cet important projet, l’Algérie aura apporté une réponse au défi des changements climatiques et au problème de la désertification dès les années 1970. « Malgré quelques insuffisances, ce projet a connu aussi des succès, car il protège la zone steppique de Dirah contre l’érosion et la désertification qui sont des phénomènes causés par un surpâturage excessif et prolongé par le cheptel dans cette région », a expliqué M. Nait Messaoud.

Le constat de la désertification a été fait durant les années 1970 avec la disparition du couvert végétal en raison de la faible régénération du fourrage et du déficit pluviométrique, a expliqué l’expert forestier qui souligne que 98 % du cheptel ovin algérien se situe dans cette bande steppique.

Le chef du projet a estimé en outre qu’il y a une surconsommation (surpâturage) du fourrage et du couvert végétal, ce qui a entrainé l’érosion du sol déjà appauvri, dégradé et dénudé de ses performances de production.

Un comité local impliquant plusieurs services, dont la direction de l’environnement, la DSA, l’université de Bouira, ainsi que le Haut-commissariat au développement de la steppe (HCDS), a été mis sur pied, récemment, pour concevoir la politique de ce projet au niveau local.

« Une réunion de ce comité local devra se tenir dans quelques jours pour discuter de ce projet », a fait savoir M. Nait Messaoud.

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