Qui veut sacrifier l’antique Sidi el Houari d’Oran ?
Le quartier de Sidi el Houari à Oran et la Casbah d’Alger, deux zones protégées et sauvegardées avec une réglementation spécifique et des projets spécifiques et ce, dans le but de la sauvegarde du patrimoine. Cela évite les constructions et les démolitions anarchiques. Toute construction doit répondre à un cahier des charges des plus rigoureux, exigeant l’intervention de spécialistes. Mais cette condition ne semble pas s’adapter à la vieille ville d’Oran, l’incompétence et la méconnaissance des lois et du dossier font apparaitre une disparité entre deux lieux chargés d’Histoire.
La casbah d’Alger, semble bénéficier de plus d’attention par l’agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS), notamment pour ce qui est du suivi, de la préservation et surtout des nombreux financements de diverses institution de l’Etat mais est-ce vraiment le cas pour l’antique Sidi El Houari, avec ses sites protégés dont, la Mosquée de la Perle, le Palais du Bey, la Mosquée du Pacha, la Porte Espagnole, la porte de Canastel et bien d’autres sites qui attendent leur classement comme l’ancienne préfecture de Sidi El-Houari, la Casbah (période mérinide). Une satisfaction quant au Théâtre régional d’Oran qui a répondu aux critères d’éligibilité, tant par son architecture de style baroque que par son impact historique et culturel, ce qui a permis à ce patrimoine d’être classé. Il faut dire, que les autres vestiges cités sont soit rasés soit en totale décrépitude. .
Sidi el Houari en abandon, efface de fait cette histoire qui a connu le passage des ères Ottomane, espagnole et française avec selon l’étude effectuée à l’aube des années 2000 et qui a conclu, que le quartier de Sidi El Houari, connait la plus grande concentration de monuments historiques au monde dans une superficie réduite.
A rappeler que le quartier historique de Sidi El-Houari a été décrété « secteur sauvegardé », à la lumière d’un décret exécutif daté du 22 janvier 2015 portant création et délimitation du secteur sauvegardé de la « vieille ville » de Sidi El Houari et paru au Journal Officiel.
Les dernières démolitions au quartier Sidi El Houari a fait grincer des dents à Oran, on se rappelle de la démolition imposée et unilatérale d’un joyau architecturale qui sont les fameuses Halles centrales dans la partie Ouest de la ville. Un crime qui a fait pleurer des oranais nostalgiques marginalisés par une décision venue d’on ne sait ou avec un silence complice des assemblées élues de l’époque.
Oran, la ville dont la fondation remonte à l’an 902, se sent lésée au grand dam de son Saint patron et protecteur, Mohamed Abou Abdallah Ben Omar el Houari, alors que Sidi Abdelkader al-Jilali du haut du mont Murdjadjo, regarde juste en bas, les monuments du patrimoine de la vieille ville livrés à l’usure du temps et aux prédateurs qui n’ont rien compris à la magie de l’histoire.
La préservation et la restauration des vestiges historiques et archéologiques, de ce quartier antique, pourrait devenir une destination touristique très importante.
Zitouni Mustapha