Propos de Macron: « une ingérence néocolonialiste inacceptable »
Les récents propos du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie représentent « une ingérence néocolonialiste » qui est absolument « inacceptable », a déclaré mercredi à Alger l’ancien Ambassadeur Noureddine Djoudi.
« C’est une ingérence directe, une ingérence néocolonialiste, absolument inacceptable, lorsqu’on se permet de toucher à la souveraineté de l’Algérie, et de porter un jugement de valeur pour tenter de différencier le président et le peuple algériens de leur gouvernement et de leur armée nationale, « , a déclaré M. Djoudi à l’APS, en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie au Forum d’El Moudjahid.
L’Ambassadeur s’est, en outre, indigné de la déclaration du président français, relevant que « jamais un chef d’Etat n’a tenu de pareils propos, parce qu’il y a des règles à respecter en terme de relations internationales ».
« Je crois que tous les Algériens quels qu’ils soient, y compris ceux qui sont dans l’opposition tiennent le même langage lorsque l’Algérie a des problèmes ».
» Du président de la République au chef d’état-major de l’armée nationale populaire, y compris les partis politiques, parlent d’une seule voie. Chaque problème nous unit davantage et nous rend plus fort », enchaine M. Djoudi.
Se déclarant « fier » de voir la « nouvelle diplomatie » aussi active que pendant les années de guerre, l’ancien diplomate a loué les efforts fournis par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, et affirmé que « la diplomatie aujourd’hui est en mesure de contrer toute offensive contre l’Algérie ».
» Aujourd’hui il y a une renaissance de ce qu’on appelle la diplomatie de combat, similaire à celle que nous avons connue pendant la guerre de libération », constate-t-il.
Mardi le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la France officielle avait besoin de décoloniser sa « propre Histoire », afin de réparer en urgence » la faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez certains nombre d’acteurs de la vie politique française parfois au niveaux les plus élevés ».
« Je crois que la réponse du ministre des Affaires étrangères notamment le poids des mots qui pèsent lourd est très significative », a commenté à ce sujet M. Djoudi.