ORAN PERD SON AMBASSADRICE DE LA POESIE ALGERIENNE: La poétesse Oum Siham n’est plus
Oum Siham, une poétesse de référence, de la narration littéraire arabe et la poésie à Oran, a tiré sa révérence lundi soir à l’âge de 82 ans, a-t-on appris mardi de la directrice de la Maison de culture d’Oran « Bakhta Kouadri ». Femme de lettres et poétesse, Oum Sihem, pour qui le poème se voulait être un espace de liberté et en même temps un espace de littérature et d’expression orale et d’épitaphe, donne comme seule preuve de sa valeur, sa participation à plusieurs événements nationaux et à l’étranger. Cette poétesse d’exception m’avait dit un jour ‘’ Il n’y a que la poésie, vous ai-je dit, qui permette l’interprétation. C’est en cela que je n’arrive plus, dans ma technique, à ce qu’elle tienne. Je ne suis pas assez poète », m’a-t-elle déclaré un jour, lors d’une récente rencontre, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat du journaliste Bakhti Benouda ’’. En tant que poète, elle considérait que la poésie est l’art du langage. Entendons ici qu’il s’agit du langage en tant qu’il forclos le sujet. Les mots du poème ne disent pas la vérité du sujet, ils l’écrivent plutôt en le narrant, m’avait-t-elle confié. Elle était souvent en transe vers la fin de sa séance. Elle était plutôt un corps parlant, selon la distinction faite par ces adeptes et fans, voire ces pairs. Pour revenir à sa biographie, Oum Sihem était membre de l’Union des écrivains algérien et de l’Union des écrivains arabes et a obtenu de nombreuses distinctions lors de rencontres littéraires aux niveaux local, national et arabe. De son vrai nom Amaria bilal, a fait ses études dans plusieurs villes avant de s’établir à Oran où elle a terminé ses études à la Faculté de lettres et de sciences humaines et a obtenu son diplôme en 1973 pour intégrer le secteur de l’éducation nationale comme professeur dans le cycle secondaire jusqu’à sa retraite. Elle commença ses publications dans le journal local « El-Djoumhouria » où elle était membre actif du club littéraire « El nadi el adabi ». La regretté poète possédait une riche bibliographie, notamment des recueils de poèmes comme « Abdjadiat novembre », « Zamane El-Hissar », « Zamane El-ouilada », « Ightial El-Fadjr », « Chahida âala El-Asr », « Filistine », entre autres poèmes glorifiant les actes héroïques de moudjahidine et des chouhada de la glorieuse Guerre de libération nationale et de la lutte du peuple palestinien. La défunte a également tenté l’expérience de l’écriture de nouvelles et a produit plusieurs recueils, notamment « Erassif El-Beyrouti » et « Yaoumiyate Oum Ali », qui ont paru chez l’Entreprise nationale du livre, en plus de ses participations dans les pages culturelles de différents quotidiens nationaux, de nombreuses critiques littéraires notamment.
Hadj Hamdouche