LES SPECIALISTE DES MALADIES INFECTIEUSES, TIRE LA SONNETTE D’ALARME : 382 nouveaux cas de sida, dont 34 enfants recensés au CHU d’Oran

Trois cents quatre vingt-deux (382) nouveaux cas de SIDA (VIH) ont été enregistrés depuis le début de l’année 2021 au service des maladies infectieuses du CHU d’Oran, a révélé mardi la chef de ce service, Nadjet Mouffok.  La responsable qui est également chef du centre de référence régional de la prise en charge du Sida, relevant du CHU Docteur Benzerdjeb d’Oran,  indique que le nombre des nouveaux cas a été estimé à 382, dont des nourrissants et des enfants ne dépassant pas l’âge de 15 ans, contre 530 au cours des 11 premiers mois de l’année écoulée, révèle sa responsable.  Ce bilan indique qu’il y a une certaine constance, a souligné Pr Mouffok, faisant savoir que son service enregistre une moyenne de trente nouveaux cas par mois. S’agissant de la prévalence de cette maladie, la même spécialiste a indiqué que les chiffres sont en « continuelle progression » depuis la fin des années 90, notamment au niveau des wilayas de l’Ouest du pays qui enregistrent les taux les plus élevés sur le niveau national, à leur tête la wilaya d’Oran. Notons que depuis l’ouverture des deux centres de prise en charge du VIH au niveau de Sidi Bel-Abbès et Tlemcen, il y a une légère baisse dans les chiffres au niveau du CHU d’Oran, a-t-elle ajouté.  Les tendances ont, quant à elles, changé par rapport au genre, alors qu’une seule femme portait le virus contre quatre hommes dans les débuts de l’apparition de l’épidémie en Algérie, les chiffres font état d’une légère prédominance féminine. Le bilan de l’année 2021 fait, par ailleurs, ressortir que la tranche d’âge la plus touchée par la maladie est cette située entre 30 et 50 ans avec un taux de 59% des cas. Les wilayas les plus touchées dans l’Ouest, selon ces mêmes chiffres, sont la wilaya d’Oran avec 31.5% des cas, suivie de Mascara avec 18.9%. Néanmoins,  la prise en charge des malades atteints du Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis (Sida) dans la wilaya d’Oran a été lourdement impactée par la crise sanitaire liée à la Covid-19, selon les professionnels du secteur qui évoquent de grandes perturbations et craignent de voir le nombre de cas exploser dans les années à venir. Le problème réside dans le fait que ces malades sont des personnes vulnérables pour lesquels la contamination par le coronavirus peut s’avérer fatale. Les consultations continuaient à se faire, toutefois beaucoup de malades hésitaient  à se rendre à l’hôpital car craignant l’exposition aux risques du virus. « La crise sanitaire a isolé beaucoup d’entre eux », regrette le Pr Mouffok, ajoutant que sur les 2.300 malades suivis par son service, quelque 150 n’ont plus donné signe de vie depuis le début de la crise, ni pour une consultation, ni pour récupérer leurs traitements.

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