Le squat des espaces publics perdure à Oran: Les marchés couverts inoccupé et les commerçants ont ‘’pignon sur… trottoir’’

Le trottoir constitue pour un certain nombre de commerçants formels et informels, le principal lieu d’exercice de leurs activités, le détournant ainsi de son usage premier, à savoir la circulation piétonne. Ce qui pose problème non seulement au niveau de la gestion de l’espace public et de l’aménagement urbain, mais et surtout au niveau de la gouvernance urbaine, eu égard aux conséquences néfastes que de telles pratiques ont sur les riverains et les passants. Les piétons se demandent si le trottoir est fait et conçu pour eux, ou pour servir d’étalage aux commerçants sans scrupules qui ignorent les notions de civisme. Tant d’étalages de marchandises loin d’embellir les rues, au contraire, les enlaidissent et obligent les  piétons à faire constamment attention où ils mettent les pieds. Des commerçants indélicats qui, parfois faute d’espace dans leurs locaux, exposent des marchandises sur les trottoirs, gênant considérablement les piétons et la circulation automobile. Pourtant, les services de la direction du commerce, au même titre que les forces de l’autorité publique, interviennent régulièrement, même si cela reste insuffisant, pour effectuer des saisies ou dresser des procès-verbaux à l’encontre des contrevenants, qui accaparent les trottoirs. Pour se faire, il aura fallu verbaliser plus de 80 commerçants à Oran, dont les dossiers ont été transmis à la justice.  Les éléments de la direction du commerce ont également procéder à la saisie de plus de 02 tonnes de produits alimentaires. Hormis les épiciers, des commerces les plus «encombrants» sont, sans nul doute, les quincailleries qui disposent grillages, échelles, escabeaux, filets et autres cordages sur le sol, mettent en péril la vie des piétons, notamment la catégorie de personnes aux besoins spécifiques, ou les personnes âgées et les femmes enceintes. D’ailleurs, souvent des gosses se rabattent carrément sur la chaussée, à cause des cordages exposés à même le sol, comme c’est le cas au niveau du boulevard Marceau ou de Mdina J’dida, ou encore le grand boulevard de Belgaïd, sur la voie principale où les magasins ciblés ont tous ‘’pignon sur… trottoir’’. Les chutes de personnes sont, d’ailleurs, fréquentes à cet endroit-là même si l’état de ces trottoirs laisse notamment à désirer, au vu des carrelages qui s’enchevêtrent les uns sur les autres, en l’absence de réfection. Des magasins de robes traditionnelles, de chaussures et autres rideaux aux couleurs chatoyantes occupent ainsi les trottoirs de la ville. En l’absence des services de la commune, les policiers interviennent régulièrement et procèdent même à la saisie de la marchandise des récidivistes, mais force est de constater que ce phénomène a la peau dure. Même en employant des méthodes dissuasives, les forces de police se disent impuissantes devant le comportement de certains commerçants qui ne respectent  pas les normes d’hygiène. A la lumière des statistiques fournies à chaque bilan, il apparaît clairement que les services de la répression ne chôment pas. «Chaque semaine, plusieurs dizaines de procès-verbaux sont dressés à l’encontre des contrevenants mais, à l’instar de la lutte contre l’informel, quand un commerçant traqué est surpris en flagrant délit, plusieurs autres accaparent des trottoirs. Dès lors, nos brigades ne peuvent être en permanence présentes sur tous les trottoirs de la ville», reconnaît un agent des services de la direction du commerce de la wilaya d’Oran. Pour endiguer cette problématique, les autorités publiques ont appelé bon nombre de commerçants à intégrer les marchés couverts, notamment à Delmonte, Haï Es-Sabah, Aïn El Turck et Tlélat,  mais en vain. Malgré les enveloppes budgétaires dégagées par l’entreprise de gestion du marché de gros d’El Kerma, dans le cadre d’une convention signé avec les P/APC, pour réhabiliter ces enceintes commerciales couvertes, rien ne va plus. A l’issue d’une visite dans les localités, sus-mentionnées, il a été constaté que des denrées extrêmement sensibles exposées, sous un soleil de plomb, sur des pans de trottoirs. Des produits comme les légumes, du pain, des œufs mais également des bouteilles de jus et d’eau minérale, du petit-lait en sachet, entres autres… Pourtant, en jetant un coup d’œil dans leurs échoppes, il est aisé de constater que ce n’est pas de l’espace libre qui manque. Les mesures de répression semblent dérisoires au vu de l’ampleur de ce phénomène qui fait tache d’huile. A moins d’une prise de conscience généralisée et d’un élan de civisme de tous les concernés, il y a peu de chance que les pouvoirs publics puissent, à eux seuls, venir à bout de cette «jungle commerciale», qui fait abstraction des lois et de la réglementation, notamment sur le plan sanitaire.

Hamdouche H

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