Le « Mois du Théâtre » s’ouvre à Alger avec la générale de la pièce « El Mouhtached »

« Le mois du Théâtre », organisé dans le cadre de la célébration du Soixantenaire de l’Indépendance, s’est ouvert, lundi soir à Alger avec la générale d’ »El Mouhtached » (le camp), une pièce de théâtre révolutionnaire qui met à nu les politiques mensongères de l’administration coloniale française à l’égard du peuple algérien.

Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), le spectacle s’est déroulé en présence de la ministre de la Culture Soraya Mouloudji, du conseiller auprès du président de la République, chargé de la Culture et de l’Audiovisuel, Ahmed Rachedi, ainsi qu’une délégation mixte de hercheurs et universitaires algériens et étrangers qui participent au colloque sur la « Résistance culturelle en Algérie durant la Guerre de libération ».

« Très honorée de donner le coup d’envoi du +Mois du Théâtre+, une manifestation culturelle qui consacre davantage l’entretien de la mémoire de notre histoire révolutionnaire par la plume du quatrième Art », a déclaré la ministre de la Culture et des Arts.

Conçue, sur un texte de Djallel Khechab, par Sifeddine Bandar, le plus jeune des 16 metteurs en scène qui animent ce cycle dédié aux célébrations par le 4e Art, du soixantenaire de l’indépendance, la pièce « El Mouhtached » a été présentée devant un public nombreux.

D’une durée de 65 mn, le spectacle raconte les événements d’une des innombrables tragédies lâchement perpétrée par le colonialisme barbare à l’encontre des populations civiles et sans défense.

Dans un Douar de la région des Aurès, les villageois de ce microcosme social, vivaient au rythme des promesses non-tenues par l’occupant français qui avait alors adopté la politique du mensonge et de la diversion, après avoir mobilisé, de force, les jeunes algériens pour les envoyer au front dans des conflits qui ne les concernaient pas.

Histoire où tous les personnages sont héros, « El Mouhtached » est un bel exemple de résilience devant l’injustice et la forfaiture, après avoir décidé du siège, au fil barbelé, du village, réduisant l’existence de ses autochtones en de simples données numériques.

Brillamment rendue par, Abel Bouchema,Toufik Rabhi, Laïd Benamara, Hakim Benkhaled, Yousra Manar, Hana Chefrour, Haroun Errachid Reghis, la densité du propos dans la trame a tenu le public en haleine, suscitant en lui de belles réactions d’adhésion aux différentes émotions exprimées.

La scénographie, œuvre du grand poète des espaces, Abderrahmane Zaboubi, récemment nommé à la tête du Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, a restitué les atmosphères du siège et des atteintes aux libertés de circuler, appuyées par un éclairage intense, judicieusement orienté dans une géométrie des lumières, hautement esthétique.

De même pour la bande son, signée Abdeladim Khomri, qui a choisi de faire apparaitre la dimension autochtone du spectacle, par opposition à l’esprit d’occupation, avec des pièces aux cadences et aux mélodies entièrement conçues dans le genre chaoui.

Très applaudis par le public, les comédiens ont su porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène dans un rythme soutenu aux échanges intenses.

La pièce de théâtre, « El Mouhtached » est produite par le Théâtre régional Mustapha-Kateb de Souk Ahras, en collaboration avec le Tna et l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (Ismas).

Seize pièces de théâtre, produites dans le cadre du programme « Le mois du théâtre » dédié à la célébration du Soixantenaire de l’Indépendance, sont présentées au public à Alger et dans plusieurs wilayas du pays.

« Le mois du Théâtre » se poursuit au Tna, avec au programme de mardi, le spectacle « El Assifa » (la tempête) du Théâtre régional d’Oum El Bouaghi.

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