LE CASSE-TETE DU VIEUX BATI A ORAN: 55.000 ménages occupent le bâti classé bidonville
En dépit de l’importance des enveloppes financières dégagées durant les 13 dernières années pour la prise en charge du vieux bâti à Oran dans ses différentes catégories, cette question demeure au centre des préoccupations locales et un casse-tête pour les différentes autorités exécutives qui se sont succédées à la tête de la wilaya. En effet l’Etat dégagé la bagatelle de 3,8 milliards de DA de 2008 à ce jour) en plus des multiples programmes de l’habitat lancés par le gouvernement au profit du logement social destiné, entre autres, à prendre en charge les occupants des habitations vétustes. Sauf que cet épineux problème n’a pu être réglé et demeure posé, même si des milliers de ménages de cette frange ont été relogés avant qu’il ne soit trop tard. A Oran, 600 bâtisses ont été classées dans la case rouge par les services de contrôle technique en charge de l’opération. Ainsi, il a été décidé que la priorité du relogement soit accordée aux occupants de cette catégorie et dont la situation est jugée préoccupante. Il faut savoir que le vieux bâti à Oran se divise en deux catégories. La 1ère est la catégorie rouge qui est marquée par l’urgence. Selon le directeur du logement de la wilaya, Yassine Khoukhi, un premier travail a été établi en collaboration avec les services de la CDE (Centre d’expertise et diagnostic) portant établissement d’une base de données concernant le vieux bâti. Il a permis d’identifier les blocs à classer dans cette catégorie. Sur un nombre de 698 immeubles balayés par les services de la CDE en collaboration avec leurs homologues de l’OPGI et l’ADL, 600 immeubles ont été classés dans la case rouge à ce jour, car l’opération se poursuit sur la base d’un marché conclu entre le CDE et le directeur de l’urbanisme, pour un montant global de 24 millions. Une enveloppe destinée à réaliser un balayage total du tissu du vieux bâti dans la wilaya d’Oran, a-t-on indiqué. Le travail qui se poursuit à ce jour pour les autres immeubles classés, soit dans les catégories orange N°3, vert N°1 ou vert N ° 2 ou bien, concernés soit par des opérations de confortement ou de réhabilitation. Ces dernières sont gérées par les trois directions citées précédemment à savoir l’OPGI via un fonds du ministère de l’habitat et l’urbanisme, la direction de l’urbanisme, a précisé le responsable. Grâce à ces trois opérations du Programme sectoriel de développement (PSD), datant successivement de 2008, 2009 et 2012, le terrain a été balayé en dégageant un solde restant pour prendre en charge 14 grands immeubles supplémentaires. Cela concerne principalement le vieux bâti du centre-ville de la commune d’Oran. Ainsi et sur un solde de 1,3 milliard DA, 14 immeubles ont pu être pris en charge pour un coût moyen variant entre 60 et 90 millions DA chacun. Les travaux concernent les parties communes, traitement des façades, l’étanchéité, notamment quelques dalles. Actuellement, les services compétents se penchent sur la prise en charge des points noirs qui peuvent être réglés sur la base du solde nécessitant une action urgente, selon les explications fournies par le directeur des logements. Dans ce sens, le wali a installé une commission mixte composée des représentants de chaque structure concernée notamment, les daïras et les services de sécurité et la protection civile et qui a pour principale mission et d’entamer une opération de recensement ciblé (immeuble par immeuble). Ceci vise en premier lieu à vérifier et valider le travail effectué et par le CDE, en second lieu à recenser ce qui est occupé à travers le nombre de ménages assujetti à cette opération et à quelle date précise, indique M. Khoukhi. L’approche prônée par les autorités locales consiste à effectuer des ponctions sur des programmes (RHP) en cours, a-t-on expliqué. Il est question aussi d’inscrire un autre programme qui répond aux besoins propres du vieux bâti ou bien le phénomène des constructions illicites qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Rien que dans la commune d’Oran, plus de 55.000 ménages occupent le bâti classé bidonville. Pour les situations les plus urgentes, elles sont gérées par le décret 08-142 qui accorde dans son article 9 au wali une dérogation pour aller sur des ponctions sur des programmes en cours pour le relogement des familles en situation d’urgence. Il y a aussi le décret 15-19, qui dans sa dernière section (chapitre 5) traite de la question du vieux bâti et parle de la nécessité d’implication des communes, entre autres, dans le diagnostic et la prise en charge ainsi que le relogement, souligne le responsable. Quant au vieux bâti à haute valeur architectural, l’on croit savoir que sur un total de 48 immeubles dont les travaux de réhabilitation ont été lancés en 2016, 35 ont été achevés et réceptionnés, ont indiqué les services de l’Office de promotion et de la gestion immobilière (OPGI) de la wilaya d’Oran. Le chantier de trois autres immeubles a été lancé et les travaux sont en cours. L’on apprend par ailleurs, que le projet de réhabilitation de huit immeubles, est en cours de lancement. Les travaux des deux restants qui bénéficient, à leur tour, d’une inscription financière, n’ont pas encore été lancés, selon la même source. En souffrance pendant prés de 4 années, le grand chantier de réhabilitation de l’ancien tissu urbain à haute valeur architecturale et historique dans la ville d’Oran, a été repris en 2016. Les études du programme de rénovation de 48 immeubles, confié à la direction de promotion et gestion immobilière OPGI d’Oran, ont été à leur tour livrées dans la même année. Cette opération avait bénéficié d’une enveloppe financière de 200 milliards de centimes qui s’ajoute aux 350 milliards de centimes dégagés pour le programme de réhabilitation de 600 immeubles, lancé en 2012 et dirigé par la Direction de l’urbanisme et la construction (DUC). Le programme de rénovation du patrimoine immobilier d’Oran, engendre une refonte en profondeur du centre-ville d’Oran contribuant ainsi, à changer son image, à l’embellir et à lui donner plus d’attractivité.