Le 60e anniversaire des relations algéro-britanniques célébré au Parlement britannique

 Le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Royaume-Uni a été célébré à la Chambre des Communes du Parlement britannique avec un riche débat qui a touché tous les aspects de la relation entre les deux pays à travers l’histoire, mais plus spécialement durant les dernières décennies.

Le représentant du gouvernement, sous-secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, David Rutley, qui a participé à ce débat organisé à l’initiative du groupe parlementaire multipartite sur l’Algérie, a rappelé que « le Royaume-Uni est un ami fidèle du peuple algérien depuis son indépendance en 1962 » et que les deux pays « ont partagé des succès et des moments difficiles, mais la force de nos relations diplomatiques est intacte », réaffirmant, à l’occasion, « l’appréciation de son pays pour la solidarité dont a fait récemment preuve l’Algérie qui a dépêché le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, pour participer aux funérailles nationales de la Reine Elizabeth II ».

« Nos relations avec l’Algérie sont entrées dans une période d’engagement, en particulier sur les questions de sécurité », a encore dit M. Rutley, ajoutant que le Royaume-Uni « reconnaissait l’expérience et l’expertise de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme ».

L’Algérie « est l’un des acteurs clés en Afrique et au sein de la communauté internationale, un partenaire de sécurité respecté et de confiance et un multilatéraliste engagé », a-t-il poursuivi, assurant qu’elle « jouait un rôle important dans la région ».

M. Rutley a exprimé le souhait de renforcer et d’approfondir davantage la coopération et les relations dans des secteurs d’intérêt commun (défense, lutte contre le terrorisme, crime organisé…), indiquant que le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, a « hâte » d’accueillir son homologue algérien pour la prochaine session du dialogue stratégique.

Dans le domaine du commerce, le sous-secrétaire d’Etat a précisé que les exportateurs algériens pouvaient bénéficier directement du programme commercial lancé par le gouvernement britannique, saluant au passage, la promulgation en Algérie de la nouvelle loi relative à l’investissement visant à améliorer le climat des affaires pour les partenariats internationaux.

Il a appelé à la poursuite de l’engagement commun en faveur d’une task-force sur le commerce entre le Royaume-Uni et l’Algérie afin de renforcer davantage les liens commerciaux et d’investissement.

Par ailleurs, M. Rutley a fait part de sa « satisfaction » pour l' »intérêt de l’Algérie à assumer un rôle au sein du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies », en espérant « une coopération bilatérale constructive dans ce domaine ».

Quant à l’environnement, le diplomate a exprimé la volonté de son gouvernement « de dynamiser le partenariat avec l’Algérie, qui dispose notamment d’un grand potentiel en énergie solaire ».

 

Volonté pour une relation plus profonde

 

Dans le domaine de l’éducation, le responsable gouvernemental britannique s’est félicité de l’annonce faite par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’introduire l’anglais au cycle primaire, estimant que « le partage de la langue rapprochera nos pays et renforcera nos liens culturels et commerciaux ».

L’Algérie « est clairement une terre de potentiel pour son peuple, pour ses partenaires et pour le monde. Non seulement c’est le pays le plus grand et le plus développé d’Afrique, mais il possède aussi un énorme capital politique et diplomatique en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au-delà, tout en jouant un rôle clé dans les institutions multilatérales. Pour toutes ces raisons, nous sommes impatients de continuer à renforcer nos relations historiques avec le gouvernement et le peuple algériens, en travaillant ensemble pour réaliser un avenir meilleur et brillant pour les 60 prochaines années et au-delà », a-t-il conclu.

De son côté, le président du Groupe parlementaire multipartite sur l’Algérie, Alexandre Stafford, parrain et modérateur de ce débat, a estimé que les relations algéro-britanniques « reposent sur quatre grands piliers de coopération et d’intérêt mutuel : l’énergie, le commerce, la sécurité et la culture, qui englobe l’histoire, le tourisme et le patrimoine » et le moment est propice pour les renforcer car « il y a un énorme appétit des deux côtés pour une relation plus profonde et plus étroite, favorisé par le statut post-Brexit de la Grande-Bretagne qui lui permet de commercer librement ».

L’orateur a également mis en valeur « les liens culturels impressionnants » qui unissent les deux pays, citant la coopération entre universités et le poids bénéfique du soft power pour approfondir les relations bilatérales, illustrant ses propos par « l’apport de Riyad Mahrez et Saïd Benrahma au football anglais », ou encore l’impact positif du film « La bataille d’Alger ».

Il a estimé aussi qu' »il y a de grandes possibilités d’accroître les échanges dans les domaines du tourisme, de la culture, de l’histoire et du patrimoine », car l’Algérie « possède l’une des histoires les plus riches et les sites les plus impressionnants ».

Pour sa part, Fiona Bruce a affirmé avoir eu « le privilège de visiter l’Algérie en tant qu’envoyée spéciale du Premier ministre pour la liberté de culte » et s’est dit « heureuse de l’accueil qui lui a été réservé lors des réunions aux ministères des Affaires religieuses et de l’Intérieur, qui ont tous deux confirmé leur volonté de poursuivre ce dialogue ».

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