ENTRE ‘’ARRET ET EVENTUEL RETOUR’’ DE L’USINE RENAULT D’ORAN :« C’est malheureux », estime l’ambassadeur de France
L’usine Renault Algérie Production qui était passée de 75 000 unités/an à la panne sèche, suite à la décision du gouvernement d’abroger le cahier des charges, fait encore parler d’elle. Ayant été l’objet d’un scandale judiciaire, la marque au losange français a dû penser à promulguer un nouveau décret pour passer du montage à la construction automobile, afin de se maintenir et rattraper la tare mais en vain. Ce fut en priorité la fin de carrière de plus d’un millier de travailleurs à Oran, dont la décision de garder certains salariés en chômage technique. La première réduction d’effectifs a touché 700 employés et 200 contractuels sur un total de 1176 travailleurs. La seconde comptait également des départs volontaires. À noter que les 276 salariés maintenus par l’entreprise seront au chômage technique, en attendant un second plan social, qui arrive a terme aux mois de mars et avril 2021. Récemment, l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, est revenu sur cette scabreuse histoire de partenariat de l’usine de montage de véhicules du constructeur français Renault implanté à Oued Tlélat et son arrêt. L’ambassadeur consigne ce partenariat, entre le groupe Renault et la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), « parmi les grandes réalisations » des entreprises françaises en Algérie. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu’il est basé sur un apport conséquent du Fonds national d’investissement (FNI). Dans sa déclaration, l’ambassadeur rappelle que l’usine Renault Algérie inaugurée en 2014, est à l’arrêt depuis plus d’une année et a dû procéder récemment à une réduction importante de ses effectifs. C’est malheureux dira-t-il, car l’importation des kits de montage nécessaires à la reprise de son activité reste, à ce stade, bloquée ». L’intervention de l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, n’est pas fortuite puisqu’elle présuppose un probable nouvel accord salutaire entre l’usine Renault Production Algérie et le ministère de l’Industrie pour une éventuelle relance de la production, avec un nouveau cahier de charge et passer du montage à la construction automobile. Ce qu’il faut préciser aussi, c’est que cette décision d’arrêt concerne toute les usines de montage de véhicules en Algérie et ce, après le scandale qui a secoué cette activité qu’on a qualifiée d’ « importation déguisée » et qui a conduit à l’arrestation et la condamnation de plusieurs ministres et hommes d’affaires. Pour rappel, en février 2020, le président Tebboune avait critiqué la filiale algérienne du Constructeur français de l’automobile Renault. « L’usine Renault qui est ici n’a rien à voir avec celle qui est installée au Maroc. Comment créer des emplois alors qu’il n’y a aucune intégration, aucune sous-traitance », avait-il martelé, dans un entretien accordé au journal français Le Figaro, avant d’annoncer la fin des importations des kits destinés aux usines de montage de véhicules. Cette décision a été entérinée en mai de l’année dernière, lors d’un Conseil des ministres, présidé par le président de la République, qui avait décidé d’annuler le régime préférentiel pour l’importation des lots SKD/CKD pour le montage de véhicules et d’autoriser l’importation de véhicules touristiques neufs par les concessionnaires automobiles.
Hadj Hamdouche