Discours du président de la République à Nouakchott à l’occasion de la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a prononcé, mardi, un discours à l’occasion de la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, qui se tient à Nouakchott en République islamique de Mauritanie, pays frère. En voici la traduction APS:
« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,
Prière et paix sur Son Messager,
Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie et président en exercice de l’Union africaine
Mesdames, Messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le président de la Commission de l’Union africaine,
Mesdames, Messieurs,
Il m’est agréable de vous faire part de l’immense joie de me retrouver en République islamique de Mauritanie, pays frère, et d’exprimer toute ma gratitude à mon frère, son Excellence le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour son aimable invitation à participer aux travaux de cette Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité.
Une thématique extrêmement importante que je considère personnellement parmi les priorités et défis continentaux à placer en tête de nos préoccupations.
Mes remerciements vont également à la Commission de l’Union africaine pour les efforts consentis dans la mise en œuvre de la feuille de route consacrée au thème de l’année 2024 « Eduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : construire des systèmes éducatifs résilients ».
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Vous n’êtes pas sans savoir que l’éducation dans notre continent connaît, hélas, une réalité difficile, avec une hausse du nombre d’enfants non scolarisés, une baisse des chances d’accès à un enseignement adapté et un manque de ressources pour la formation d’encadreurs.
Je voudrais, à cette occasion, donner un bref aperçu de l’expérience de mon pays, où l’éducation gratuite et obligatoire est garantie par la Constitution. Une expérience qui révèle l’ampleur de nos défis nationaux, avec près de 12 millions d’élèves scolarisés dans les établissements éducatifs à la rentrée scolaire de cette année, alors que leur nombre ne dépassait guère les 900.000 élèves en 1962. Le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans est, lui, passé de 43,42% en 1966 à 99,89% en 2024.
S’agissant de l’encadrement, le nombre d’enseignants dans les établissements éducatifs publics dépasse les 600.000 enseignants, avec un taux d’encadrement général qui va de 19 à 28 élèves par enseignant, alors qu’en 1962, ils n’étaient que près de 23.000 enseignants.
Il convient ici de noter que 75,62% des enseignants actuels sont des femmes diplômées des instituts algériens de formation.
Malgré les indicateurs que nous avons cités et qui illustrent nos défis nationaux dans le domaine de l’éducation, nous avons veillé, dans notre stratégie orientée vers la promotion de l’enseignement et de la formation, à intégrer les moyens technologiques modernes, dont la généralisation progressive des tablettes numériques dans les premiers cycles de l’éducation, et à inclure la langue anglaise dans les programmes éducatifs pour se mettre au diapason des sciences et des connaissances mondiales.
Et nous avons renforcé cette orientation vers les sciences et la technologie par la création des Ecoles nationales supérieures spécialisées dans les mathématiques, l’Intelligence artificielle et la nanotechnologie.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Partant de l’authenticité de la politique extérieure de mon pays reposant sur la priorité attachée à la solidarité africaine, l’Algérie n’a ménagé aucun effort pour contribuer au développement de l’éducation, de l’enseignement et de la formation dans notre continent, accueillant des étudiants de différents pays africains frères dans ses universités, instituts de formation et centres d’apprentissage.
A cet égard, il convient de rappeler sans se vanter que 5.998 étudiants africains sont inscrits actuellement dans nos universités et que l’Algérie offre annuellement 2.000 bourses d’études dans l’enseignement supérieur et 500 bourses dans la formation professionnelle aux étudiants africains.
Et nous sommes fiers de dire aujourd’hui, devant cette auguste assemblée africaine, que nous avons offert, depuis l’indépendance de l’Algérie, des opportunités d’études et de formation à 65.000 jeunes étudiants africains dans diverses spécialités au sein de nos instituts et de nos universités.
De plus, mon pays s’emploie à construire et à mettre à niveau des écoles dans nombre de pays africains. Il abrite aussi l’Institut de l’Union africaine des sciences de l’eau, de l’énergie et du changement climatique.
Tout cela reflète notre contribution aux efforts collectifs visant à promouvoir les systèmes éducatifs dans notre continent et traduit notre volonté indéfectible de renforcer la coopération et la solidarité continentale et d’établir des passerelles de communication dans sa dimension humaine à travers l’échange d’étudiants entre les peuples africains, en accord avec la vision et les aspirations des pères fondateurs de notre Union africaine.
Fidèle à son appartenance et à sa profondeur africaines, l’Algérie renouvelle, à cette occasion, son attachement aux principes et idéaux qui sous-tendent notre Union. Et c’est avec conviction et inlassablement qu’elle continuera à consentir des efforts aux côtés des pionniers de l’action africaine commune en faveur d’une Afrique unie, stable et sûre, une Afrique qui aspire à l’intégration et à la complémentarité, l’Afrique que nous envisageons tous à travers la vision 2063 et une Afrique influente sur la scène internationale.
Je conclurai mon propos en renouvelant mes remerciements à son Excellence, le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, de nous avoir offert l’opportunité de débattre d’une thématique vitale liée à l’éducation et à la jeunesse, tout en souhaitant que les résultats de notre rencontre marquent les prémices d’un avenir meilleur, où l’enfant africain bénéficiera d’une éducation de qualité qui nous permettra de franchir ensemble un pas en avant vers nos aspirations communes à l’édification de l’Afrique que nous souhaitons.
Je vous remercie de votre aimable attention ».