C’EST VOUS LE VOYOU, MONSIEUR CIOTTI !

Alors que les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie atteignent un niveau inédit, Éric Ciotti, allié du Rassemblement National, a qualifié l’Algérie d’« État voyou », après le refus de ce pays d’accueillir l’influenceur Doualemn. Cette déclaration, empreinte d’arrogance et de provocation, illustre tristement la dégradation du débat politique en France. Il a ensuite ajouté que ce « prétendu État voyou » aurait pour objectif d’humilier la France. Mais de quel droit osez-vous tenir de tels propos ? Vous, qui flirtez avec l’extrême droite et ses idées nauséabondes, rejetées par les Français épris de justice et de vérité. Si l’Algérie a pris une décision souveraine, elle l’a fait en vertu de principes qui lui appartiennent. L’expression « État voyou » renvoie, dans son sens véritable, à un pays qui bafoue les lois internationales, soutient des actes terroristes ou viole systématiquement les droits fondamentaux de l’homme. Or, l’Algérie ne répond à aucun de ces critères. Bien au contraire, elle a toujours respecté la légalité internationale, ratifiant l’ensemble des conventions des Nations unies et d’autres instances internationales. Loin d’être un État hors-la-loi, l’Algérie agit pour la paix et le développement, notamment en Afrique. Elle a joué un rôle de médiateur dans plusieurs conflits, apporté son soutien à des causes justes comme celle de la Palestine et encouragé une coopération internationale fondée sur le respect mutuel. C’est pourquoi de nombreuses nations préfèrent aujourd’hui compter l’Algérie parmi leurs alliés, reconnaissant sa probité et sa solidarité exemplaires. Reconnaissez-le au moins, qu’en ayant dit cela, ceci est une ingratitude frappante.

Vous semblez oublier, Monsieur Ciotti, les avantages considérables dont la France a bénéficié lorsqu’elle entretenait des relations équilibrées et respectueuses avec notre pays. À cette époque, votre pays a obtenu de ce prétendu « État voyou » des contrats juteux s’élevant à plusieurs milliards de dollars. Mais à présent, vous vous joignez à l’extrême droite pour stigmatiser ce partenaire de longue date. Marine Le Pen, avec son mépris habituel, a récemment déclaré sur LCI que « la colonisation n’a pas été un drame pour l’Algérie », allant jusqu’à affirmer que la colonisation aurait doté ce pays d’un capital suffisant pour assurer son développement. Selon elle, si l’Algérie connaît des difficultés, c’est un « échec du système algérien, qui est monstrueux ». Après avoir été qualifiée d’État voyou, voilà que l’Algérie est désormais décrite comme un monstre. Mais qui êtes-vous pour porter de telles accusations ? Vous tentez de créer une fracture entre l’État algérien et son peuple, mais vous oubliez une réalité essentielle : l’État algérien est issu du peuple, tout comme son armée. Jamais dans son histoire récente l’Algérie n’a connu une telle cohésion nationale, portée par un développement accéléré et une justice en pleine refonte. Voila pourquoi cela vous dérange ! Le véritable constat d’échec dont parle Marine Le Pen ne concerne pas l’Algérie, mais bien la France elle-même, qui traverse aujourd’hui une crise profonde sur tous les plans, notamment économique. Peut-on qualifier de « voyou » un pays qui travaille et réussit ? Non, sauf si l’on est de mauvaise foi ou obtus.  Les récentes tensions entre Paris et Alger ont été ravivées par l’affaire des influenceurs algériens, qui ne font pourtant qu’exercer leur droit d’expression à travers des mots – bien moins violents et insultants que ceux employés par certains responsables politiques français. Un climat délétère qui nuit à l’image de la France et de son peuple, qui méritent mieux que de sombrer dans ces polémiques indignes, dignes des caniveaux.

La rédaction