Bureaucratie et corruption : L’autre chantier prioritaire
Zitouni Mustapha
Certes, la corruption est un fléau qui touche beaucoup de pays, certains, pas tous, mais est-ce un argumentaire valable pour que l’on accepte ce qu’il y a de mauvais chez les autres ? Cette gangrène de corruption est beaucoup plus nuisible chez nous qu’ailleurs et pour cause, elle est partout et aucun secteur n’y échappe puisque ce fléau a atteint même des secteurs que l’on pensait intouchable, comme le secteur de l’éducation ou l’on est arrivé à négocier le passage de classe avec certains véreux du secteur. Que dire alors des autres secteurs sans les citer et ou la corruption fait rage mais que tout le monde tait.
Si le premier magistrat du pays, le président de la république en l’occurrence, dans un entretien avec les médias au mois de février de l’année 2023, lui-même s’offusquait en exprimant son mécontentement, « cela fait trois ans que je plaide pour la numérisation ». Mais le dossier semble piétiner pour des raisons que le chef de l’Etat avait qualifiées d’ « occultes ». « Certains veulent faire perdurer la bureaucratie », avait-t-il dit d’un ton grave.
En étant encore plus claire, le chef de l’Etat lors de son entrevue périodique avec les médias, avait réaffirmé que « la numérisation constituait un des mécanismes nécessaires pour lutter contre la corruption et la bureaucratie ».
Pour le chef de l’Etat, « la numérisation est réelle et fiable, ne ment pas et ne falsifie pas les données et fournit la rapidité nécessaire pour résoudre les problèmes, en fournissant des chiffres exacts ». Dans ce sens, Abdelmadjid Tebboune a considéré que l’absence de la numérisation était « un acte délibéré » susceptible de conduire à la bureaucratie et à des pratiques de corruption, affirmant que la numérisation deviendra « une réalité, par la volonté ou par la force des choses ».
Ce dimanche encore, lors du conseil des ministres, le Président a enjoint à la Haut-commissaire à la numérisation de présenter un rapport circonstancié et détaillé lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres, précisant le taux de connexion des données des différents secteurs ministériels, tant en interne qu’entre eux, tout en montrant l’état d’avancement de la réalisation du Centre de données national (Data Center) et les délais de sa livraison. A titre de rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions pour accélérer le projet de numérisation des services des Impôts et des Douanes. Pour concrétiser cet objectif, le chef de l’Etat avait donné aux responsables des services concernés un délai maximum de six mois.
Pourquoi alors cette réticence et ce retard qui font tant offusquer le président de la République et de fait, le citoyen algérien en général qui ne cesse de dénoncer cette bureaucratie et cette corruption, qu’il est grand temps d’éradiquer par tous les moyens car c’est une des manière de redonner confiance au citoyen ce qui devrait être le grand chantier a prendre à bras le corps par l’ensemble de la société.