Algérie-Sultanat d’Oman: de larges potentialités et opportunités à saisir pour consolider la coopération bilatérale

La visite d’Etat historique qu’effectue le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Sultanat d’Oman où il aura des entretiens avec le Sultan Haitham ben Tariq, vient renforcer davantage les relations politiques et économiques entre les deux pays frères, qui ambitionnent d’élargir la coopération bilatérale et le partenariat, compte tenu de larges potentialités et des opportunités disponibles.

Les deux pays entretiennent des relations historiques et sont profondément marquées par une convergence de vues et une coordination politique de haut niveau, notamment sur les questions arabes et internationales.

L’Algérie et le Sultanat d’Oman ont toujours oeuvré ensemble pour renforcer les relations bilatérales et maintenir la coordination sur la résolution des conflits en privilégiant la voie du dialogue et du règlement politique en vue de parvenir à la paix et à la stabilité dans la région.

Cette concertation continue entre les deux pays a permis d’asseoir une relation forte entre les dirigeants des deux pays et leurs peuples respectifs, se traduisant par la tenue de réunions communes et des échanges de visites entre les hauts responsables, des parlementaires et des chefs d’entreprises, ainsi que la signature de plusieurs mémorandums et accords de coopération.

Dans ce cadre, il y a lieu de citer la 8e session de la Commission mixte algéro-omanaise, tenue en juin dernier à Alger, et qui avait permis de raffermir la convergence des vues des deux pays face aux différents défis régionaux et internationaux.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, avait mis en avant, à cette occasion, « la dynamique prometteuse et bénéfique que connaissent les relations algéro-omanaises ces derniers temps », laquelle augure, pour lui, de « belles perspectives que nous souhaitons explorer de la meilleure manière qui soit, au service de nos relations bilatérales et des causes de notre Nation arabo-musulmane ».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Sultanat d’Oman, Badr bin Hamad bin Hamoud al Busaidi, avait relevé « la profondeur des valeurs de fraternité ancrée entre les deux pays et peuples », et « l’importance des relations bilatérales fondées sur un respect immuable, une approche constante et une compréhension approfondie et réfléchie ».

 

Des projets économiques pour renforcer la coopération

 

La coopération économique entre les deux pays se distingue par un partenariat exemplaire dans divers domaines d’activités, notamment dans le secteur énergétique, avec la réalisation d’un important investissement dans le domaine de la production d’engrais, à travers la société mixte « AOA » pour la production d’engrais (urée et ammoniac), détenue par l’entreprise omanaise, SPGH et le groupe Sonatrach.

Le complexe est entré en production en 2017, donnant chaque année plus de 2,4 millions de tonnes d’urée et 1,350 millions de tonnes d’ammoniac, destinées au marché local et à l’exportation.

D’autres projets ont été également lancés par les deux pays dans les énergies renouvelables (EnR), l’agriculture saharienne, l’industrie pharmaceutique, les ressources minières, et bien d’autres secteurs inscrits au titre des priorités des deux pays.

De nombreux accords signés entre les deux pays visent à soutenir et à encourager les partenariats bilatéraux en matière de commerce et d’investissement, dont l’accord visant à éviter la double imposition, l’accord sur l’encouragement et la protection réciproque des investissements ainsi que l’accord portant création du Conseil des hommes d’affaires omanais et algériens.

Dans le secteur des hydrocarbures, d’énormes opportunités existent pour développer des partenariats dans la recherche de champ gazier, dans la production et le transport d’hydrocarbures.

En avril dernier, le groupe Sonatrach a signé à Mascate un protocole d’entente (MoU), avec la société omanaise OQ Exploration & Production (filiale de OQ Global Integrated Energy Company), en vue d’engager des discussions sur les opportunités de coopération dans les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.

Les deux pays entretiennent aussi des contacts permanents dans le cadre de la coopération Opep et non Opep avec dans l’objectif commun de stabiliser les marchés pétroliers.

Selon les observateurs, l’Algérie et le Sultanat d’Oman disposent d’atouts et de potentialités à même de hisser les échanges économiques et commerciaux, avec notamment des positions géographiques stratégiques.

L’Algérie reste la porte d’entrée Nord du continent africain, avec une importante zone d’influence. Elle est également en face de l’Europe, à une heure de vol de Barcelone ou de Marseille.

Quant à Oman, le pays constitue la porte d’entrée des pays du Golfe et est situé à la croisée de la route maritime de la Chine, de l’Inde et du continent asiatique en général.

Oman peut ainsi devenir le Hub des produits algériens exportés vers les marchés du Golfe, de l’Afrique de l’Est et de l’Asie, tandis qu’Alger est en mesure d’assurer une plateforme d’exportation des produits omanais vers l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

Deux ports peuvent être des portes d’entrées pour les exportations algériennes et accueillir des investissements : le port de Salalah considéré comme le deuxième port le plus efficace au monde, avec 50 connexions directes sur toutes les routes maritimes, et celui de Duqm, dédié à l’énergie et les produits miniers. La région de Duqm est également connue pour ses ressources halieutiques abondantes, et projette de devenir une plaque tournante pour les industries de transformation du poisson et les projets d’aquaculture.

En outre, Oman aspire à devenir un précurseur en matière de technologies d’énergies renouvelables, en accueillant de grands projets au monde dans le domaine de l’hydrogène vert, une ambition qui se croise avec celle de l’Algérie qui veut devenir un acteur majeur en Afrique dans ce domaine en mettant en place une importante production orientée principalement vers l’export.

Dans le domaine des transports, la création d’une ligne aérienne entre les deux capitales serait d’une grande utilité pour faire découvrir la richesse des deux pays dans le domaine touristique, et faciliter les échanges économiques de haut niveau.

Dans ce contexte de convergence, les deux pays sont appelés à mutualiser leurs efforts pour mettre en valeur ces atouts en les traduisant en projets de coopération dans les différents secteurs.

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