Dessalement d’eau: introduire les énergies renouvelables pour réduire le coût de production
Les travaux d’une journée parlementaire organisée, lundi à l’Assemblée populaire nationale (APN), sur le thème du dessalement d’eau de mer, ont été sanctionnés par plusieurs recommandations, liées principalement à l’utilisation des énergies renouvelables en matière de dessalement d’eau de mer, en vue de réduire le coût de production et de créer une stratégie de stockage des eaux dessalées.
Les recommandations sanctionnant cette journée parlementaire intitulée « dessalement d’eau de mer en tant qu’option stratégique pour l’Etat .. réalisations et défis », ont mis l’accent sur la nécessité de recourir aux énergies renouvelables pour faire fonctionner les stations de dessalement, de produire localement les équipements destinés à ces stations, en sus de créer une usine de fabrication de membranes d’osmose inverse (opération de dépollution et de déminéralisation des eaux).
Elles ont également insisté sur la création d’un plus grand nombre de stations de dessalement d’eaux de mer dans les régions côtières, en vue de lutter contre le tarissement des nappes phréatiques, le raccordement des canalisations de transfert et de distribution et des stations de dessalement aux canalisations de distribution des barrages, ainsi que l’échange des expertises avec d’autres pays dans ce domaine, à travers les commissions conjointes.
Il s’agit aussi de la nécessité de mettre au point une stratégie nationale de stockage des eaux dessalées, dans l’objectif d’alimenter les régions de l’intérieur et de procéder à l’étude des eaux saumâtres dans les régions du Sud, outre l’acquisition de stations de dessalement mobiles comme solutions conjoncturelles urgentes et la proposition d’obliger les établissements hôteliers à acquérir leurs propres stations de dessalement.
Les travaux de la journée parlementaire organisée par la commission de l’habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement urbain, se sont déroulés en présence du président de l’APN, M. Brahim Boughali, du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, ainsi que du président de ladite commission, Mohamed Boudouma.
A ce titre, le député Abdelsadek Salim a appelé à l’impératif de « recourir à l’énergie solaire ou à l’hydrogène vert ou de réfléchir à la création depetites stations de production d’électricité intégrées aux stations de dessalement d’eau de mer, étant donné qu’une grande partie du coût de production des eaux dessalées provient de l’énergie électrique ».
De son côté, le Directeur général de l’Agence nationale de dessalement d’eau (ANDE), Mohamed Deramchi, a fait savoir que l’Agence aspire prochainement à diversifier les sources d’énergie utilisées dans les stations de dessalement, à « réhabiliter et à moderniser les stations en service, à étendre les capacités de production et à recycler les eaux saumâtres, en sus de former les acteurs du secteur ».
L’enseignant à l’Ecole nationale supérieure en nanosciences et nanotechnologies (ENSNN), Hacene Mahmoudi, a pour sa part appelé à l’exploitation des sels et des minéraux provenant du dessalement d’eau de mer, notant que les opérations de dessalement dans une station de 100.000 mètres cubes sont capables de générer annuellement près d’un (1) million tonnes de chlorure de sodium (NaCI), soit l’équivalent de 65 millions USD de recettes, alors que la production des eaux dans la même station coûte 22 millions USD par an.
Par ailleurs, l’assistant du PDG de l’Algerian Energy Company (AEC), M. Mouloud Hachlaf a valorisé le recours de l’Algérie aux entreprises nationales pour réaliser de nouvelles stations de dessalement, précisant que les anciennes stations réalisées par des partenaires étrangers nécessitaient au minimum 36 mois pour leur réalisation, alors que les délais des travaux dans les nouvelles stations ne dépassent pas 25 mois.