La promotion de la filière apicole passe par l’implantation massives d’arbres mellifères

La préservation et la promotion de la filière apicole face aux changements climatiques et au stress hydrique passe nécessairement par l’implantation massive d’arbres et de plantes mellifères, estiment des professionnels rencontrés à l’occasion des Journées portes ouvertes sur les filières oléicole et apicole qui se tient jusqu’au 15 novembre en cours à la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI).

« Il faut implanter massivement les arbres et plantes dont les fleurs produisent le nectar et le pollen, substance indispensable pour nourrir les abeilles et produire du miel », a souligné Omar Rahli, un apiculteur de Khemis Miliana (Aïn Defla), qui déplore la baisse de sa récolte à cause de la sécheresse et du manque de végétation.

« Très difficile pour les abeilles de butiner et de produire dans ces conditions rudes », a-t-il regretté, en implorant les pouvoirs publics de faire bénéficier les apiculteurs professionnels des espaces forestiers pour augmenter la production.

« On devraient nous autoriser à exploiter ces surfaces pour pratiquer l’élevage des abeilles et implanter en parallèle des arbres appropriés à cette culture tels le caroubier et le châtaignier, ainsi que certaines plantes dont le thym, l’arbousier, le romarin ou encore le Peganum (Harmel) « , a-t-il énuméré.

M. Rahli qui a participé à plusieurs salons internationaux par le biais d’une association spécialisée dans la production et la commercialisation du miel, a fait constater « un engouement pour le miel algérien notamment de la part des visiteurs européens », ajoutant que « le potentiel de cette richesse demeure sous exploité et mérite beaucoup plus d’attention et de considération ».

Son ami Mohamed Bouterka, de la même association, a estimé que « le manque de végétation a cruellement impacté notre capacité de production », affirmant que la production actuelle n’excède pas 4 quintaux annuellement alors qu’elle dépassait les 15 millions auparavant.

Pour faire face à cette chute, ce jeune apiculteur préconise à son tour une stratégie « bien réfléchie » qui consiste à intensifier la plantation de végétation mellifère, expliquant qu’il faudrait 8 millions de fleurs pour la production d’un kilo de miel.

Malgré ce manque de végétation causée par le phénomène climatique, les apiculteurs en quête de ce produit précieux sillonnent les quatre coins du pays pour faire plusieurs récoltes durant l’année, ce qu’il leur permet d’avoir une production « relativement bonne et variée ».

Parmi ces variétés, il a cité le miel du jujubier récolté essentiellement dans les wilayas du Sud et le miel d’eucalyptus ou d’oranger récoltés au niveau des wilayas de l’intérieur tels Médéa, Blida et Tiaret.

De son côté, Réda Bir, un apiculteur de Boumerdes a évoqué la cherté des ruches dont le prix avoisinerai les 5.000 DA et les pathologies apicoles notamment la varroase ainsi que l’usage de pesticides en plein floraison causant une hausse de la mortalité des abeilles.

« Ce sont autant de problèmes qui s’ajoutent au déclin de la flore mellifère et qui risquent de menacer la pérennité de cette filière », a-t-il alerté.

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