Chronique

Vindicte populaire ou justice spectacle 

Par: Zitouni Mustapha

Les réseaux sociaux deviennent désormais, le terrain d’une justice expéditive, où le « like » remplace la preuve, et où l’indignation tient lieu de jugement. Nul n’a le droit de se substituer à l’institution judiciaire, un pilier fondamental de l’Etat de droit. Une justice à laquelle aspirent tous les algériens et qui incarne à la fois l’autorité et l’impartialité, la rigueur et la sérénité.

A l’ère des réseaux sociaux, ou se croisent ignorants et experts improvisés, nous assistons à un véritable lynchage avec le dernier feuilleton qui a vite été repris par des revues étrangères qui n’attendent que le sensationnel qui pourrait nuire à l’Algérie. Les experts autoproclamés de facebook, alimentent ces médias ennemis de l’Algérie tout en donnant en pâture, un responsable à un poste donné comme c’est le cas depuis quelques jours déjà.

 La justice populaire, aussi compréhensible soit-elle dans une démocratie vivante, devient dangereuse quand elle prend la place de la justice institutionnelle. Il est dangereux, pour un pays, de céder à la tentation de la justice populaire, celle qui juge dans la rue ou sur les réseaux sociaux, sans respect des droits de la défense ni du principe de présomption d’innocence.

La justice populaire, est souvent guidée par l’émotion, l’indignation et parfois la vengeance. Elle favorise le lynchage et la rumeur, au détriment de la loi et de la stabilité sociale.

Comme il est devenu de nos jours, assez facile de poster depuis son fauteuil tout et n’importe quoi, selon l’humeur du jour et l’humeur de ces derniers jours, c’est la responsable du croissant rouge qui est dans le viseur des « Tiktokeur » et des « facebooker », tout est scruté et tout dénigré, jusqu’à la vie privée de la personne, des biens pensants parle de ses effets vestimentaires, d’autres attaquent ses photos postées et d’autres commentent et « likent » en bas de page.

Alors vindicte populaire ou justice spectacle, les algériens dans leur ensemble, ne veulent ni de l’une ni de l’autre, ils aspirent simplement au stricte respect de l’Etat de droit et rien de plus. La convoitise du poste de premier responsable du croissant rouge algérien, n’autorise en aucun cas, le lynchage auquel on assiste sur les réseaux sociaux, d’où l’appel aux plus hautes autorités du pays de sonner la fin de cette récréation qui n’augure rien de bon en ces temps si tumultueux.