1,20 DA, coût de la vie d’un étudiant algérien
Une étudiante est décédée dans sa chambre de la Cité universitaire d’Ouled Fayet II, suite à l’explosion d’une bouteille de gaz servant à alimenter la résistance qui lui permettait de se chauffer en cette saison de froid et qui lui servait aussi de se faire un plat chaud. Un autre drame qui aurait pu être évité, si les chambres des étudiants étaient normalement chauffées aux radiateurs ou si les repas servis au resto U, étaient digestes.
Les budgets alloués par l’Etat aux campus universitaires existent mais les mains malveillantes et les incompétences ont décidé de les détourner à leurs profits, c’est-à-dire ce qui devaient servir a aménager les chambres des étudiants en chauffage et en sanitaires dignes de ce nom, ne l’ont tout simplement pas fait, pareil pour la restauration, les chargés des œuvres universitaires tout responsables confondus, ont préféré négocier avec des fournisseurs véreux, pour des produits arrivés a la limite de la date de péremption alors que les intoxications en masse d’étudiants défrayent les chroniques a chaque année et à travers toutes les cités universitaires du pays sans exception.
Tout ceci est en lien direct avec la mort de la jeune étudiante Tiarétienne ces derniers jours, qui a été contrainte à utiliser, une bouteille de gaz butane et une résistance. La responsabilité des chargés du campus universitaire est directement engagée et une plainte contre X devrait automatiquement suivre dans un Etat de droit.
Mais tout cela est-il nouveau ? Pas du tout vous me direz, puisque la guerre pour s’accaparer des œuvres sociales de l’université a de tout temps fait rage, c’est-à-dire la course à qui détournera le mieux et le plus vite, la manne financière des œuvres sociales destinées au bien être de l’étudiant. Une autre interrogation ; puisque ces viles pratiques durent depuis des décennies, les plus hautes autorités du pays ne sont elles pas au courant des faux rapports transmis sur l’état des lieux des cités universitaires, sur le détournement des budgets alloués et sur la situation critique dans laquelle se débat l’étudiant qui fait partie de la catégorie la plus pauvre de la société ?
Pour l’heure, le ministre de l’enseignement supérieure en visite éclaire ce dimanche à Oran, fera une brève déclaration qu’« une enquête allait être déclenchée» du déjà entendu qui est loin de pouvoir soulager les parents de la jeune étudiante. Les propos superficiels habituels des hauts responsables se limitent à une étincelle à l’origine de l’explosion qui a couté la vie a une jeune étudiante, mais au-delà, rien ne changera et les dilapidations au dos des étudiants continueront comme par le passé et ce n’est pas la vie d’une simple étudiante de Tiaret qui va changer les viles pratiques qui rapportent.
Actuellement, ce qui se dit dans la rue algérienne, c’est que les choses ont continué de plus belles peut être même pire qu’avant.
Z.Mustapha